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L'administration du président sortant américain Joe Biden a annoncé vendredi le plus vaste ensemble de sanctions visant l'industrie pétrolière et gazière russe, avec l'objectif de conférer à Kyiv et au président-élu Donald Trump un moyen de pression pour parvenir à un accord de paix en Ukraine.
Ces mesures sont "les sanctions les plus importantes jamais prises contre le secteur énergétique russe, la plus grande source de revenus pour la machine de guerre du Kremlin", a déclaré un membre de l'équipe Biden lors d'une conférence téléphonique.
La logique des sanctions "est de frapper chaque étape de la chaîne de production et de distribution du pétrole russe", a-t-il ajouté.
Les sanctions, qui pourraient coûter à la Russie des milliards de dollars par mois, sont notamment imposées aux entreprises pétrolières Gazprom Neft GZAVI.MM et Surgutneftegaz.
Gazprom Neft a déclaré que les sanctions étaient injustifiées et illégitimes et que l'entreprise poursuivrait ses activités.
Les sanctions visent également 183 navires, dont beaucoup font partie de la flotte "fantôme" de pétroliers vieillissants exploités par des sociétés non occidentales.
Nombre de ces pétroliers ont été utilisés pour transporter du pétrole vers l'Inde et la Chine, dont certains ont transporté à la fois du pétrole russe et du pétrole iranien.
Jusqu'à présent, des centaines de navires et de nombreux négociants en pétrole russes ont échappé aux sanctions américaines les plus sévères, l'administration de Joe Biden s'efforçant d'éviter une hausse mondiale des prix du pétrole.
Des producteurs de pétrole, traders, intermédiaires et ports sont par ailleurs visés par les sanctions.
Des rumeurs quant aux sanctions ont fait grimper les prix mondiaux du pétrole de 3% à près de 80 dollars (78 euros) le baril vendredi.
Les sanctions imposées à la Russie perturberont significativement les exportations de pétrole russe vers ses principaux acheteurs, l'Inde et la Chine, ont déclaré quatre sources du secteur pétrolier russe et trois sources indiennes du secteur du raffinage.
La Russie fournit un baril sur dix de la production mondiale de pétrole.
L'équipe de transition de Donald Trump, qui sera investi à la Maison blanche le 20 janvier, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Un collaborateur de Joe Biden a déclaré qu'il appartenait "entièrement" à Donald Trump de décider de l'avenir des sanctions.
Toute administration souhaitant les annuler devra en informer le Congrès américain et lui donner la possibilité d'émettre un vote de désapprobation, a déclaré l'un des responsables de l'administration Biden, qui a ajouté qu'un certain nombre de membres républicains du Congrès avaient exhorté le président à imposer les sanctions de vendredi.
(Reportage Nidhi Verma et Dmitry Zhdannikov, Timothy Gardner et Daphne Psaledakisn avec la contribution d'Andrea Shalal ; version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)
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